21 et 22 juin 2025 Maison de la Poste, Brussels
Publié le 25 avril 2020
Le miracle de l’ovulation est le fruit d’un ménage bien orchestré entre plusieurs hormones. D’un côté, le couple LH / FSH du côté de l’hypophyse et celui formé par la progestérone et l’oestradiole au niveau des ovaires. (Plus d’informations sur l’article petit tour des hormones de la Fertilité en 90 secondes). Elle conduit à la libération d’un ovocyte suivi de la préparation de l’utérus à la nidation.
L’obtention d’une grossesse passe nécessairement par un rapport (ou un protocole de PMA) au moment de l’ovulation, ou dans une période proche de cette date. En effet, un ovocyte vit entre 12 et 24h quand un spermatozoïde vivra 2 à 5 jours maximum et mettra environ 2h a atteindre les trompes. Cependant les chances de grossesses sont inversement proportionnelles temps écoulé entre un rapport et une ovulation.
Beaucoup de femmes ont des difficultés à cibler correctement cette période, et une proportion non négligeable d’entre elles sont convaincues malheureusement à tort de savoir l’identifier par différents symptômes.
Tout d’abord un petit récap du cycle de la femme :
A ce sujet, j’en profite pour préciser que DPO 1 (Day Post Ovulation) est le premier jour qui SUIT l’ovulation. J1 est le premier jour des règles à partir du moment ou le flux est nominal. Attention, quelques traces sur le papier toilette ne constitue pas un J1). Lorsque le flux est nominal après 18h, il est coutume de considérer comme étant le jour suivant.
Parce que beaucoup me parlent des applis pour identifier les dates d’ovulations, je tiens à rappeler qu’elles peuvent avoir un semblant d’intérêt lorsqu’elles intègrent : le paramètre de la température ou lorsqu’elles intègrent la notion d’appréciation de la glaire cervicale.
Les applis qui ne demandant que les dates de vos règles n’ont absolument aucun fondement médical, aucune utilité. Elle présente le risque de vous induire en erreur et de rallonger la durée de conception.
Beaucoup de femmes viennent me voir après une ou deux années d’essais sans grossesses. Elles affirment pourtant correctement cibler leurs ovulations à partir de ces dites applis. Pourtant en regardant d’un tout petit peu plus près on s’aperçoit vite qu’elles ont été bernées par ces applis et que depuis tout ces mois elles basent leurs rapports sur des périodes qui ne sont pas les bonnes.
Je souhaiterais commencer par vous mettre en garde contre ces applis qui sont au mieux une aberration et au pire de la publicité mensongère (ils en profitent pour recueillir des adresses mails afin de vous envoyer des pub, en se fichant complètement de l’incidence sur votre vie de femme : infertilité prolongée alors que vous faites des efforts pour cibler l’ovulation, parfois de longues pertes de temps très préjudiciables si vous êtes en insuffisance ovarienne par exemple etc). Pour aller plus loin, je vous propose une petite enquête.
La LH, Hormone Lutéinisante, est l’hormone hypophysaire qui déclenche l’ovulation et tous les processus connexes qui permettent la fécondation. Son élévation est soudaine et survient lorsque l’œstradiol envoie le signal qu’un follicule est mature ce qui correspond à un seuil de 200 à 350 pg/ml d’œstradiol. L’ovulation a lieu généralement au cours des 36h qui suivent le début de la montée du pic ovulatoire.
Il est recommandé de procéder à un test toutes les 24h pendant la période ovulatoire :
Si vos cycles sont réguliers (à quelques jours près) la longueur de la phase lutéale est cependant relativement constante. C’est la longueur de la phase folliculaire qui varie le plus souvent (voir schéma ci-dessus pour la définition des phases folliculaires et lutéales). De ce fait, vous pouvez utiliser ce repère :
Le pic de LH intervient généralement entre 0 et 2 jours avant l’ovulation
Sur un cycle de 30 jours, Si votre phase lutéale est de 12 jours, vous avez des chances de voir votre test se positiver en procédant au calcul suivant : 30 – 12 – 2 = 16 jours après le premier jour des règles. Dans ce cas, nous vous recommandons de commencer les tests au 13ème jour du cycle pour tenir compte des éventuelles variations.
En moyenne, la phase lutéale d’une femme qui n’a pas de soucis de fertilité est environ de 14 jours. Dans ce cas, nous recommandons le planning suivant :
Il faut néanmoins garder en tête que certaines femmes peuvent avoir des phases lutéales plus courtes (9 jours) et d’autres plus longues (17 jours). Il est possible que vous ayez à tatoner un peu au départ le temps de comprendre la durée de votre phase lutéale. Cela vous permettra peut être d’ajuster votre protocole en commençant les tests un peu plus tôt dans votre cycle, ou bien un peu plus tard.
Attention, certaines femmes présentant des petits dysfonctionnement hormonaux (ovaires polykystiques, insuffisance ovarienne) peuvent avoir une LH élevée en continu (supérieure à 15). Le cas échéant il est probable que vous ne puissiez pas utiliser les tests d’ovulation puisque ceux ci seront donc toujours positif, ou difficilement lisibles. Il s’agit d’une exception dans l’utilisation des tests d’ovulation.
Si vous souhaitez plus d’éléments sur la LH et les tests d’ovulation, je vous invite à visiter l’article suivant : PETIT TRAITE SUR LA LH ET LES TESTS D’OVULATION
Si vos cycles ne sont absolument pas réguliers, variant de plus d’une dizaine de jours, cette mesure est plus compliquée. L’utilisation de tests d’ovulation peut se révéler coûteuse malgré les efforts réalisés en termes de coûts sur les tests FERTISSIME tout en maintenant la qualité des réactifs. Dans ce cas, il peut être pertinent de s’appuyer sur les autres méthodes décrites à la suite de cet article.
La glaire cervicale évolue tout au long du cycle. De pâteuse en début de cycle, la glaire devient filante, proche de la texture d’un blanc d’œuf juste avant et pendant l’ovulation. C’est notamment l’œstradiol, qui augmente à mesure que le follicule grossi, qui lui donne cette fameuse texture. Lorsqu’on la regarde au microscope, cette glaire présente des mailles très serrées au début du cycle. Puis ces mailles s’élargissent en période d’ovulation pour faciliter le passage des spermatozoïdes.
La plupart des femmes (notamment celles qui ont un bon niveau d’oestrogènes) ont une glaire abondante que l’on identifie facilement sur le papier toilette. D’autres femmes, notamment en insuffisance ovarienne, pourront rechercher la glaire autour du col de l’utérus, celle-ci n’étant pas sécrétée en quantité suffisante pour descendre de manière franche dans le vagin. Attention, cette manipulation nécessite une désinfection préalable des mains !
En cas défaut de glaire cervicale, certains lubrifiants bien spécifiques permettent de compenser et offre un environnement (PH / maillage) idéal pour le passage des spermatozoïdes. Attention la plupart des lubrifiants ne sont pas du tout perméables au passage des spermatozoïdes ! Il faut donc choisir consciencieusement un lubrifiant spécifique à la fertilité. Nous recommandons le lubrifiant Prefert qui est le seul lubribiant Fertility Friendy sans parabens. Une description plus détaillée de ce produit est présente sur ce présent site, à l’article « la glaire cervicale » ainsi que dans la boutique.
Immédiatement après l’ovulation, l’enveloppe du follicule qui a libéré l’ovocyte se désagrège. On l’appelle « le corps jaune » et il sécrète de la progestérone. C’est cette progestérone qui a pour effet de faire coaguler la glaire. Ainsi, juste après l’ovulation, la glaire devient collante. C’est ce constat qui vous permettra de savoir que votre ovulation est passée.
Attention néanmoins, le liquide séminal qui se trouve dans le vagin dans les heures qui suivent le rapport peut être trompeur ! Il peut donner l’illusion d’une glaire filante alors que l’ovulation est passée !!! Une petite astuce pour reconnaître une glaire blanc d’œuf à coup sûr : vous pouvez déposer la glaire récupérée dans un verre d’eau. Si les sécrétions se dissolvent dans l’eau il ne s’agit effectivement pas de glaire cervicale. Si elle reste entière et ne se dissout pas, c’est que vous êtes manifestement en phase ovulatoire ! Go go go !
De la même manière que la glaire évolue pour laisser passer les spermatozoïdes, le col de l’utérus se met également en ordre de marche pour favoriser l’ascension du col de l’utérus.
En période infertile, le col est dur (comme le bout du nez) il est fermé et il est facilement accessible dans le vagin (il est bas).
En période fertile, les œstrogènes (toujours eux) induisent des modifications du col pour faciliter la fécondation. Il est donc mou (comme votre joue) et devient plus difficilement accessible puisqu’il est haut dans le vagin. Il s’ouvre doucement (sur 2-3 jours) jusqu’à ouverture complète le jour de l’ovulation. A ce moment, on perçoit un petit « trou » au milieu du col.
Il peut être difficile de repérer les différentes positions du col. Aussi il est important de l’examiner toujours dans la même position, après s’être consciencieusement désinfecté les mains.
La courbe de température est également un moyen simple et efficace de constater une ovulation. Cependant il s’agit d’une méthode de détection «à postériori.»
Sous l’effet de la progestérone qui est sécrétée immédiatement après l’ovulation, la température basale va augmenter. Chez certaines femmes, cette température augmente rapidement, alors que chez d’autres elle augmente plus lentement (3-4 jours avant d’atteindre le plateau haut). Ce qui est important c’est de bien déceler ces deux plateaux qui se différencient généralement au minimum de 0.3 C°. Les valeurs s’apprécient de manière très fine et un thermomètre de qualité peut être nécessaire. Ceci dit, à ce jour les thermomètres qui ont 2 chiffres après la virgule et qui sont vendus aux particuliers n’ont en réalité pas un niveau de précision à 0,01 degré près. On frôle la publicité mensongère, et cela peut induire en erreur. Un thermomètre de qualité, oui, un thermomètre avec 2 chiffres après la virgule, attention !)
Le jour de l’ovulation est défini au jour le plus bas de la courbe. C’est pour cette raison que l’on parle d’une détection « à postériori » puisqu’on ne sait qu’une fois la température remontée que l’ovulation est passée. Cette méthode permet néanmoins de vérifier que l’ovulation a bien eu lieu, et de connaître la longueur de la phase lutéale (période entre l’ovulation et le dernier jour du cycle).
Créer sa courbe de température nécessite beaucoup de rigueur puisque nous recherchons des variations infimes. A ce titre, il ne faut pas que le corps soit influencé par des paramètres extérieurs. Ainsi il est nécessaire de prendre sa température :
En rectal (je sais, ce n’est pas glamour, mais il vaut mieux s’abstenir que de la prendre autrement, sous risque de grosses imprécisions générant de grosses erreurs
Toujours à la même heure. Ceci exclu malheureusement les femmes qui travaillent en équipe (de jour, de nuit). Ceci implique également de mettre son réveil les jours de repos, quitte à se rendormir après
Avant d’avoir posé un pied par terre, et donc dans son lit en position allongée (oui le thermomètre doit être placé dans la table de nuit si vous ne voulez pas avoir à demander à monsieur d’aller vous le chercher… Parce qu’une température prise une fois le pied posé par terre est invalide). Ceci peut signifier également d’attendre un petit peu que ça soit l’heure avant d’aller aux toilettes…. Bon je vous le concède, ça n’est pas à 30 minutes près non plus
Attention les nuits agitées (ou vous avez beaucoup bougé), courtes (votre température n’ayant pas le temps de revenir à son niveau basal) ou caniculaires peuvent également fausser votre courbe. L’absorption d’alcool (un verre suffit) fera également monter votre température dans une proportion très variable en fonction de votre métabolisme.
Je vous recommande un thermomètre :
Qui bip (pour ne pas faire durer le supplice de la prise de température rectale trop longtemps)
Qui est rétro-éclairé (pour vous éviter d’allumer la lumière si vous voulez rester encore un peu au lit.
Maintenant que je vous ai fait peur avec la rigueur nécessaire à la construction d’une courbe de température, sachez quand même que si votre cycle est à peu près régulier, lorsque vous aurez détecté le laps de temps pendant lequel votre ovulation survient, il vous suffira par la suite de ne viser que cette période, qui peut s’étaler sur une semaine chaque mois. Vous saurez également à quoi correspond votre température en phase lutéale, donc même sur une prise unique vous pourrez vous repérer dans votre cycle.
Attention par contre, chaque femme a un métabolisme qui lui est propre. Certaines constaterons une température de 36.5 en phase lutéale quand d’autre se situeront au-delà de 37. Il n’y a pas de normes et cela n’a aucune incidence sur votre fertilité !
Dans le but d’obtenir une grossesse, il est conseillé d’avoir des rapports la veille et le jour de l’ovulation. Pendant le reste du cycle, il vaut mieux éviter d’avoir des rapports :
Il est d’usage de recommander la fréquence d’un rapport tous les 3 à 5 jours au cours du cycle. Cependant si vous n’avez pas de soucis de fertilité, l’idéal est simplement d’écouter vos envies ! Pour plus d’information côté spermatogénèse, vous pouvez consulter l’article qui s’y réfère.
Attention, des taux de LH spontanément élevés peuvent être consécutifs à certaines pathologies et notamment :
Parlez-en à votre médecin !
A noter aussi que certaines pathologies peuvent induire des ovulations
Certaines femmes rapportent que leurs tests d’ovulation se sont positivés lorsqu’elles sont tombées enceintes. Ceci est normal puisque les BHCG (hormone de la grossesse) et la LH sont des hormones dont la structure est très proche. Elles partagent la même sous unité Alpha. De ce fait, votre test d’ovulation va apparaître positif lorsque vous serez enceinte. Attention, l’inverse n’est pas vrai. Un test de grossesse ne pourra quant à lui pas se positiver au moment de l’ovulation !
Article réalisé par « Fertissime »
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